Quitter les monts d’automne d’Emilie Querbalec

Quatrième de couverture : 

Recueillie par sa grand-mère après la mort de ses parents, la jeune Kaori vit dans les monts d’Automne où elle se destine à être conteuse. Sur Tasai, comme partout dans les mondes du Flux, l’écriture est interdite. Seule la tradition du « Dit » fait vivre la mémoire de l’humanité. Mais le Dit se refuse à Kaori et la jeune fille se voit dirigée vers une carrière de danseuse. Lorsque sa grand-mère meurt, Kaori hérite d’un rouleau de calligraphie, objet tabou par excellence, dont la seule détention pourrait lui valoir une condamnation à mort.
Pour percer les secrets de cet objet, mais aussi le mystère qui entoure la disparition de ses parents, elle devra quitter les monts d’Automne et rejoindre la capitale. Sa quête de vérité la mènera encore plus loin, très loin de chez elle.

Editeur : Albin Michel Imaginaire

Nombre de pages : 448

Prix : 21,90€

Date de publication : 2 Septembre 2020

Mon Avis : 

C’est Chut Maman lit qui m’avait donnée envie de lire Quitter les monts d’automne. Aussi, comme cela faisait un moment que j’avais ce roman dans ma PAL, je me suis enfin décidée à la sortir pour le lire avant la fin de l’année. Malheureusement, si j’ai bien aimé le début, je suis restée plus dubitative sur la suite…

Devenue très tôt orpheline, Kaori a été recueillie par sa grand-mère et vit désormais dans les Monts d’automne. Descendante d’une lignée de conteuses talentueuses, la jeune femme pense donc suivre la même voie mais le « Dit » se refuse à elle quand elle est devenue adolescente. Par dépit, elle choisit donc la carrière de danseuse.
A la mort de sa grand-mère, Kaori découvre un rouleau mystérieux qu’elle seule peut ouvrir et quelle ne fut pas sa surprise de découvrir une feuille couverte de calligraphies à l’intérieur! Or sur Tasaï, l’écriture est interdite au risque de subir la peine capitale car les connaissances doivent se transmettre oralement uniquement. La jeune femme décide donc de se rendre dans la capitale à Pavané d’où ses parents étaient originaires…

Une première partie dépaysante…

L’univers de Tasaï et les Monts d’automne sont très inspirés du Japon traditionnel que ce soit dans le port de certains costumes (kimono de soie) ou certains éléments de la maison comme  le mobilier (futon) ou de décor (shôji). Rien d’étonnant à cela car l’autrice est née dans ce pays. L’apprentissage de Kaori m’a même fait beaucoup penser au roman Geisha d’Arthur Golden que j’avais adoré. Cette première partie s’est donc avérée très dépaysante et se rapprochait presque d’un roman de Fantasy. Oui presque! Car Quitter les monts d’automne en dépit des apparences n’en est pas : en effet, certains éléments cachés subtilement dans l’intrigue nous permettent d’en douter notamment au travers de la technologie utilisée par les moines Talanké. Puis lorsque Kaori décide de partir à la capitale Pavané, elle fait la rencontre d’Aymelin et d’Ekisei originaires de d’autres planètes. Il n’y a donc plus de doute, le roman s’inscrit bien dans le genre du Planet opera

… une seconde plus décevante…

Je dois dire que j’ai été un peu surprise par la manière avec laquelle l’intrigue a évolué. Je ne m’attendais pas vraiment à ce que le roman devienne un Space opera. Le mélange des genres ne me dérange pas du tout, au contraire mais j’ai été déstabilisée. Si j’avais trouvé la première partie très dépaysante, la seconde ne l’était plus vraiment et je me suis même retrouvée en terrain (trop) connue à l’instar de films comme Passengers de Morten Tyldum sorti en 2016 ou de séries comme Stargate universe ou Battlestar Galactica. J’avais même le sentiment de retrouver tous les éléments du premier tome Idealis de Christopher Paolini que je n’avais pas du tout aimé. Il n’y avait rien d’original dans le vaisseau que ce soit la mise en stase, sorte d’hibernation pour que les corps des humains ne subissent pas les affres d’un voyage de plusieurs décennies, voire siècles ; l’IA qui contrôle le vaisseau et possède une personnalité à part entière, etc… De plus, cette partie de l’intrigue m’a semblé vraiment très longue sans que je sache exactement où elle voulait me mener. En revanche, j’ai été plutôt agréablement surprise par le dénouement. 

… et une héroïne très passive. 

Je n’ai pas apprécié le personnage de Kaori : si je peux comprendre son désir de liberté à l’adolescence et de soif de découverte du monde, elle est également très effrontée, prend des décisions irréfléchies et peut parfois s’avérer être égoïste. Par exemple, lorsqu’elle est en apprentissage pour devenir danseuse à Kulunsk, elle est très amie avec Tanié, une autre apprentie. Mais lorsque Kaori prend du grade et assure une partie du spectacle, son amie n’existe plus à ses yeux.
Par ailleurs, elle ne se montre pas très maîtresse de son destin : si elle prend tout de même la décision de se rendre à Pavané pour rencontrer Maître Toishi, à partir de ce moment-là, elle va surtout se laisser porter par le vent. J’ai trouvé cela un peu dommage. 

En conclusion, après un début très prometteur qui m’avait complètement dépaysée, j’ai été quelque peu surprise par le changement de registre passant du Planet opera au Space opera. L’univers perd alors en originalité avec un sentiment de déjà vu ; quant à l’intrigue, elle possède beaucoup de longueurs et je me suis un peu ennuyée. Heureusement, le tout est rattrapée par un dénouement plutôt réussi qui donne quelques révélations sur le passé de Kaori et sur la compréhension de la société tasaienne.

Autres Avis : 

Apophis

Célindanae

L’épaule d’Orion

L’ours inculte

Le Bibliocosme (Dionysos)

Le chien critique

Les chroniques sur Chroniqueur

Ombrebones

Xapur

Yuyine

19 commentaires

  1. Ton avis rejoint d’autres que j’ai lus, et qui pointent la surprise aussi face à ces deux parties très différentes. Dommage pour ta lecture un peu mitigée, du coup…
    Je dois le lire depuis longtemps, je l’ai mis dans ma PaL du ABC 2022.

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  2. […] Si vous souhaitez avoir un deuxième avis sur ce roman, je vous conseille la lecture des critiques suivantes: celle de Gromovar, celle de FeydRautha, de Lullaby, de Célindanaé sur Au pays des Cave Trolls, de l’Ours inculte, d’Ombrebones, de Chut… Maman lit !, de Yuyine, de Yogo, du Chien critique, de Tachan, de Xapur, du Chroniqueur, de Cœur d’encre 595, du Nocher des livres, d’Aelinel, […]

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  3. Je l’avais commandé au Père Noël, mais il s’est arrêté au 1° livre de ma liste….Pas que je me plaigne, hein, mais j’aurais bien aimé un ou 2 bouquins en plus dont celui-ci, et l’anthologie sur Napoléon…

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  4. […] D’autres lectures : Les mots de Mahault, Feygirl, Le Chroniqueur (+ une interview de l’autrice), Cœur d’encre 595, Ombre Bones, Les histoires de Lullaby, FeydRautha, Le dragon galactique, Apophis, Un bouquin sinon rien, Quoi de neuf sur ma pile, Au pays des cave trolls, L’ours inculte, Yuyine, De l’autre côté des livres, Le Maki, Xapur, Le Bibliocosme, Le chien critique, Chut maman lit, Tachan, Mélie, Dup, Nom d’un bouquin, La bibliothèque d’Aelinel, […]

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  5. Je comprends parfaitement ton désapointement au changement de registre alors que la première partie est une douce poésie dépaysante. J’ai pour ma part mieux apprécier le basculement ainsi que le personnage dans lequel je me retrouvais (et que tout le monde déteste xD).

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