Rétrospective littéraire : Janvier 2022

Coucou tout le monde, 

J’espère que vous avez bien commencé l’année 2022? Pour ma part, très bien d’autant plus que j’ai beaucoup lu en ce mois de janvier (une quinzaine de livres dont plusieurs bandes dessinées). Si je n’ai pas eu le temps de tout chroniquer sur mon blog, je vais faire ci-dessous un petit résumé pour que vous sachiez ce que j’en ai pensé. 

Allez, c’est parti!

Le Génie civil de l’Armée romaine de Gérard Coulon et Jean-Claude Golvin chez Actes Sud/Errance

J’ai pris beaucoup de plaisir à lire Le génie civil de l’armée romaine : le plan thématique utilisé est simple à suivre et les textes de Gérard Coulon sont clairs et s’appuyent largement sur les sources antiques (archéologique, littéraire, artistique, épigraphique, numismatique, etc…). Quant aux magnifiques dessins à l’aquarelle de Jean-Claude Golvin, ils permettent au lecteur non seulement de bien se représenter les paysages de l’époque mais aussi de comprendre les étapes de la construction d’une infrastructure. J’ai déjà mis dans ma wishlist Le génie maritime romain des mêmes auteurs. Vous pouvez retrouver ma chronique entière ici

La Bibliomule de Cordoue de Wilfrid Lupano et Léonard Chemineau chez Dargaud

Quatrième de couverture : 

Califat d’Al Andalus, Espagne. Année 976 Voilà près de soixante ans que le califat est placé sous le signe de la paix, de la culture et de la science. Le calife Abd el-Rahman III et son fils al-Hakam II ont fait de Cordoue la capitale occidentale du savoir. Mais al-Hakam II meurt jeune, et son fils n’a que dix ans. L’un de ses vizirs, Amir, saisit l’occasion qui lui est donnée de prendre le pouvoir.
Il n’a aucune légitimité, mais il a des alliés. Parmi eux, les religieux radicaux, humiliés par le règne de deux califes épris de culture grecque, indienne, ou perse, de philosophie et de mathématiques. Le prix de leur soutien est élevé : ils veulent voir brûler les 400 000 livres de la bibliothèque de Cordoue. La soif de pouvoir d’Amir n’ayant pas de limites, il y consent. La veille du plus grand autodafé du monde, Tarid, eunuque grassouillet en charge de la bibliothèque, réunit dans l’urgence autant de livres qu’il le peut, les charge sur le dos d’une mule qui passait par là et s’enfuit par les collines au nord de Cordoue, dans l’espoir de sauver ce qui peut l’être du savoir universel.
Rejoint par Lubna, une jeune copiste noire, et par Marwan, son ancien apprenti devenu voleur, il entreprend la plus folle des aventures : traverser presque toute l’Espagne avec une  » bibliomule  » surchargée, poursuivi par des mercenaires berbères.

Mon Avis :

J’ai adoré cette bande dessinée qui se veut une ode à l’amour des livres, de la science et du savoir face à l’obscurantisme, l’ignorance et la superstition. Malheureusement, je ne connais pas vraiment cette période mais d’après la post-face, j’ai cru comprendre que la bibliothèque d’Abd-Al-Raman et de son fils Al Hakam a bel et bien existé. On ne sait en revanche pas ce qu’il est advenu d’elle. (à priori, seul un livre à ce jour a été retrouvé sur les milliers qu’elle comptait). Cette bande dessinée permet également d’appréhender la diffusion du savoir à cette époque et comment la culture arabe a permis non seulement de sauver de l’oubli de nombreux textes dont ceux de l’Antiquité mais aussi de montrer à quel point, elle était le précurseur de nombreuses innovations dans différents domaines (la géographie, les mathématiques, la médecine, etc…). Les trois personnages principaux sont également très intéressants et truculents de même que l’âne qui mine de rien, joue un grand rôle dans une intrigue bourrée d’humour. Bref, à découvrir!

Et à la fin, ils meurent de Lou Lubie chez Delcourt

J’ai beaucoup apprécié ma lecture de Et à la fin, ils meurent… de Lou Lubie. L’ouvrage est un très bel-objet de bonne qualité qui imite les anciennes reliures tout en parodiant le style du conte. Le ton est donc donné dès la première de couverture et la bande dessinée sous couvert de l’humour est très instructif sur la définition du conte, sa transmission et son évolution tout en permettant au lecteur de prendre du recul par rapport aux débats actuels qui accusent ce genre littéraire d’être violent, sexiste et raciste. Bref, une belle découverte.  Vous pouvez retrouver ma chronique entière ici

Écologie et folie technologique, Anthologie de Nouvelles Steampunk (Volume 1) de Francis Jr Brenet, Emmanuel Chastellière, Romain d’Huissier et Audrey Pleynet chez Oneiroi

Je ne regrette pas mon achat aux Imaginales tant j’ai apprécié ce premier volume. Les quatre nouvelles sont toutes très soignées, de très bonne qualité et diversifiées. Ma préférée reste celle d’Audrey Pleynet qui possède une très belle plume, fluide et engagée pour sa nouvelle Beautés. Vous pouvez retrouver ma chronique entière ici

Ring Shout de P. Djéli Clark chez l’Atalante

Cette novella possède une univers très complexe qui s’inspire des évènements réels issus de l’Amérique ségrégationniste des Année 20 et des manifestations de violence du Ku Klux Klan à l’encontre de la population afro-américaine. Un contexte auquel P. Djéli Clark parvient très finement à insuffler des éléments d’horreur empruntés à H. P. Lovecraft mais aussi à la Fantasy classique. Toutefois, n’étant pas très fan de l’univers lovacraftien ni le surréalisme, je dois dire que je n’ai pas véritablement accroché à cette novella. Toutefois, j’ai grand hâte à découvrir son nouvel opus qui paraîtra le mois prochain chez l’Atalante : Maître des Djinns. Vous pouvez retrouver ma chronique entière ici

Symposium INC d’Olivier Caruso chez Le Bélial – Collection Heure-Lumière

La novella d’Olivier Caruso est remarquable à plus d’un titre : son univers développé qui aborde le sujet de la biotechnologie donne beaucoup de relief à l’ensemble, les personnages sont intéressants et fouillés, l’intrigue efficace et ponctuée de rebondissements surprenants, un style de narration dynamique et une critique de notre société actuelle au travers de l’utilisation des réseaux sociaux. Que vouloir de plus? Bref, à découvrir d’urgence! Vous pouvez retrouver ma chronique entière ici

Mécanique et lutte des classes, Anthologie de nouvelles steampunk (Volume 2) de Tepthida Hay, Noëmie Lemos, Catherine Loiseau et Johanna Marines chez Oneiroi

Bien que j’ai préféré le premier volume de l’Anthologie de Nouvelles Steampunk, les nouvelles de ce second tome sont tout de même agréable à lire. J’ai eu notamment un petit coup de coeur pour la nouvelle de Noémie Lemos et je regarderai avec attention ce qu’elle a publié d’autres. Vous pouvez retrouver ma chronique complète ici

Le roi de la clairière suivi de Ce que l’homme croit de David Bry chez les éditions 1115

Quatrième de couverture : 

Ce n’est pas une, mais deux nouvelles que nous propose ici David Bry. Deux bijoux comme deux paraboles fantastiques qui entrent en résonance avec notre monde, pour mieux en révéler ses fonctionnements. Et ses dysfonctionnements.

Mon Avis : 

C’est la première fois que je lisais des textes de David Bry. Il s’agit de deux paraboles très courtes (respectivement 7 et 10 pages) qui sous des abords fantastiques délivrent deux messages très différents : la première dénonce le caractère ambitieux et destructeur de l’homme sur la Nature tandis que la seconde aborde le sujet de la résilience après la perte d’un être cher. J’avoue être restée un peu sur ma faim car les textes étaient vraiment trop courts pour que je puisse pleinement apprécier la plume de l’auteur. Toutefois, je reconnais qu’ils possèdent une certaine poésie. Il faudrait donc que je retente d’autres textes de l’auteur. 

Porcelaine (Tomes 1 à 3) de Benjamin Read et Chris Wildgoose chez Delcourt

Quatrième de couverture :

Dans un monde presque identique au nôtre, comme un écho magique de la Terre, Gamine, une enfant au caractère bien trempé, n’accepte pas la violence de la rue à laquelle elle est confrontée. Décidée à fuir le froid de Snowy City, elle trouve refuge chez le porcelainier. Ce vieil homme bienveillant vit là, entouré de ses automates. Une seule condition à leur cohabitation : ne JAMAIS pénétrer dans son atelier…

Mon Avis : 

C’est une amie qui m’a prêtée les trois tomes de Porcelaine et je la remercie vivement car j’ai beaucoup aimé. Si l’univers est assez sombre (et cela ne va pas allé en s’arrangeant au fur et à mesure des tomes), j’ai en revanche beaucoup apprécié les dessins très expressifs des personnages et les décors inspirés de l’Art Nouveau. La bande dessinée fait de très nombreuses références à la littérature classique que ce soit l’univers de Charles Dickens (avec les gamins des rues), le conte de Barbe Bleue (l’atelier dans lequel Gamine ne doit jamais pénétrer) ou Alice au Pays des Merveilles (dans le jardin). Quant à l’intrigue, elle est également très bien amenée et pleine de rebondissements mais aussi ponctuée de passages émouvants. Bref, à découvrir!

24 Heures dans l’Egypte ancienne de Donald P. Payan chez Payot – Collection Petite Biblio Histoire

Quatrième de couverture : 

L’Egypte ancienne nous inspire surtout la vision de momies et de trésors funéraires, mais qu’en était-il des vivants et des objets de la vie quotidienne ? Dans ce livre, nous allons côtoyer le pharaon, son vizir, son architecte, un embaumeur, un pêcheur, un briquetier et même un pilleur de tombes, mais aussi la grande épouse royale, une accoucheuse, une prêtresse, une couturière, une pleureuse, une danseuse, ou encore une simple maîtresse de maison.
Autant de portraits qui brosseront avec originalité celui, plus vaste, de la société égyptienne à Thèbes sous la XVIIIe dynastie, un siècle avant le règne de Toutankhamon.

Mon Avis : 

Dans cette collection, j’avais lu l’excellent Empire d’Alberto Angela qui sur le même principe, le lecteur suivait une pièce d’un sesterce à travers tout l’Empire Romain au IIème siècle après J.-C. Dans l’ouvrage de Donald P. Payan, c’est un peu le même principe sauf que le lecteur suit différents personnages de la société égyptienne sous le règne d’Amenhotep II (1428 – 1400 avant J.-C.) pendant une journée. Le but est donc d’appréhender le quotidien des Égyptiens de l’époque à travers toutes les classes sociales (de l’étranger ouvrier dans une briqueterie au vizir Aménémopé), homme et femme. L’ouvrage est très bien fait, pédagogique, simple à comprendre pour celles et ceux qui ont une culture balbutiante sur cette civilisation et il s’appuie sur de nombreuses sources (dont la fouille de tombes présentes dans la Vallée des Rois). Toutefois, pour ma part, je suis restée un peu sur ma faim, possédant déjà un solide bagage sur le sujet et je dois avouer que je n’ai pas appris grand chose. 

Queenie, la marraine de Harlem d’Elizabeth Colomba et Aurélie Lévy chez les éditions Anne Carrière

Quatrième de couverture :

Vous connaissez Al Capone, Lucky Luciano, Dutch Schultz… Mais dans la grande saga de la Mafia américaine, il y eut un autre gangster, qui amassa une fortune et mourut de vieillesse dans son lit. Vous n’en avez jamais entendu parler. Pourquoi ? Parce que ce gangster était une femme et que cette femme était noire. Son nom ? Stéphanie St Clair. On l’appelait Queenie. Ceci est son histoire. Harlem,1933.
Une femme noire, tirée à quatre épingles, est relâchée de prison. Signes particuliers : un accent français prononcé et un don pour les chiffres. Née dans la misère à la Martinique, la célèbre Queenie est à la tête de la loterie clandestine de Harlem. Avec l’aide d’une poignée de complices loyaux, elle a patiemment bâti un véritable empire criminel qui règne sur le quartier, tout en ouvrant pour les droits civiques de ses habitants.
A présent que la prohibition touche à sa fin, Queenie est menacée par la Mafia italienne déterminée à prendre le contrôle de ses affaires. Pour sauver son territoire, ses compagnons et sa propre vie, elle n’a d’autre choix que de se lancer dans une guerre sans merci.

Mon Avis :

J’ai découvert cette bande dessinée à l’occasion de mon Club de lecture car elle fait partie de la sélection du Printemps du livre 2022 qui aura lieu à Grenoble du 30 Mars au 6 Avril prochain. J’ai été très intriguée par le sujet car je ne connaissais absolument pas cette femme noire Stéphanie St Clair qui a dirigé la loterie clandestine de Harlem dans les années 20-30 au moment de la Prohibition. Pour en revenir à Queenie, j’ai beaucoup apprécié les dessins en noir et blanc qui sont très expressifs. En revanche, j’ai eu un peu plus de mal à suivre l’intrigue ; je l’ai trouvée un peu confuse avec ses allers et retours dans le passé de Queenie. Après ma lecture, j’ai donc dû me renseigner pour replacer dans l’ordre les éléments de sa biographie. 

Les femmes et le sexe dans la Rome antique de Virginie Girod chez Tallandier – Collection Texto

Quatrième de couverture :

Comment les femmes vivaient-elles la sexualité dans l’Antiquité romaine ? Quelles pratiques étaient autorisées ou non et pour qui ? Pourquoi a-t-on fait aux Romains une réputation de débauchés prêts à toutes les transgressions pour leur plaisir ? A l’aide d’une documentation précise, Virginie Girod déploie une réflexion passionnante sur la condition des femmes romaines. Dans une société qui les réduit soit au rôle d’épouse, soit à celui d’amante, c’est leur statut social qui définit leur vie sexuelle.
D’un côté, la matrone, la femme mariée, cantonnée à un rôle reproducteur dénué de sensualité. De l’autre, la prostituée, esclave ou courtisane, à qui il incombe de se plier aux désirs des hommes. Une plongée vertigineuse dans les moeurs romaines, qui interroge jusqu’à notre propre rapport à la sexualité. 

Mon Avis :

Enfin, j’ai fini le mois de janvier avec Les femmes et le sexe dans la Rome Antique de Virginie Girod. De cette autrice, j’avais déjà lu La véritable Histoire des douze Césars et sur le sujet, La vie sexuelle à Rome de Géraldine Puccini-Delbey. Pour en revenir à l’ouvrage de Virginie Girod, il est encore une fois admirablement bien écrit et il possède une plume fluide ainsi qu’un plan cohérent pour aborder le sujet. Elle s’appuie sur de nombreuses sources littéraires (Martial, Juvénal, Ovide pour la plupart), épigraphique, iconographique, juridique ou archéologique. Et elle nous offre une réflexion très intéressante sur la place des femmes dans la société romaine. Seul petit bémol : cela est peut-être dû à l’édition poche mais quelques photographies de fresques ou de statues même en noir et blanc n’auraient pas été de trop pour illustrer certains passages un peu trop descriptifs.

J’ai également lu L’arpenteuse de rêves d’Estelle Faye mais cette lecture fera l’objet d’une chronique à part entière au mois de février. 

Et vous qu’avez-vous lu pendant le mois de janvier? Avons-nous des lectures communes ou vous ai-je donné envie de vous plonger dans l’une d’elles?

12 commentaires

  1. J’aime bien les textes de David Bry en général, je l’avais découvert avec le garçon et la ville qui ne souriait plus puis j’ai lu tous des autres romans. Sa fantasy m’a un peu moins parlé car assez contemplative un peu. Tu avais lu lequel toi du coup ? Vu que tu parles de retenter 🤔

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  2. Une bien belle rétrospective !
    Je suis pas mal attirée par tes lectures de Bd hors adaptation, surtout Queenie même si c’est la plus mitigée ^^!
    L’essai sur les femmes et le sexe sous la Rome antique m’a l’air passionnant également dommage pour le manque d’iconographie.
    Très beau mois de février à toi 😃

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  3. Des lectures très variées ! J’ai noté grâce à toi Le génie civil de l’armée romaine qui devrait plaire à mon père et qui m’intrigue.
    Quant à Queenie, la BD est dans ma PAL, j’espère ne pas trop être perdue durant ma lecture…
    Bon mois de février avec de belles lectures et découvertes 🙂

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